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    Il pleut des lettres.

    Je sais que c’est impossible, on me l’a dit et répété. Pourtant, je les vois clairement descendre des nuages, se balançant comme des petits flocons de neige un jour sans vent.

    Contrairement à la neige, les lettres viennent se poser avec un ordre qu’aucune main n’impose. Elles le font d’elles mêmes, avec toutes sortes de langues et de dialectes. Il y en a pour tous les goûts, pour toutes les origines.

    Je me demande parfois si c’est un coup monté par un suprême quelconque qui finalement vivrait, comme on l’assure aux enfants, dans un recoin de ciel et que, faute d’avoir une véritable maîtrise sur les vies des uns et des autres, se console –ou se venge, je ne sais pas- en envoyant des messages qui parfois peuvent être violents.

    Par exemple, en ce moment, face à ma fenêtre il est dit que la pluie va tout inonder après quelques jours de tomber sans arrêt et que tout va être submergé. C’est à se prendre pour un nouveau Noé et se mettre à construire rapidement une grosse barque pour embarquer autant de provisions que l’illustre prédécesseur. Bien de gens ont lu cette annonce et, par leurs mimiques, je déduis qu’ils ont eu la même idée. Mais personne n’ose faire le premier pas par peur du ridicule, des moqueries des autres. Non que personne n’ait le droit, si cela lui plait, de se mettre à construire une grosse barque sans avoir à donner des explications autour de soi, mais c’est la peur du possible qui freine leur élan. Le mieux pour vivre en paix avec ses voisins est de faire comme tout le monde, de ne pas se singulariser par des actes qui s’éloignent trop de l’habitude.

    Parfois l’alphabet se remet à tomber et ce sont des insultes concrètes qui s’affichent : Lâches,  bande de chiffe molles et bien d’autres mots plus durs qui se lissent sur les plaines et les flancs de montagne.

    Moi j’ai trouvé la parade. J’ai fermé les volets et la fenêtre, capitonné les bas de portes et commandé une grosse quantité de boites de conserves qu’on me livre demain, ainsi qu’un zodiac à gonfler instantanément en cas de besoin et deux paires de rames, car les moteurs sont trop chers. Je me dis qu’ainsi paré je peux voir venir sans me mettre trop en avant. Et les conserves, je peux toujours les manger par la suite s’il ne se passe rien de ce qui est annoncé.

    Je vous tiendrais au courant.

    © Jorcas


     


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    Un peu noyé dans mes propres paroles, comme au sortir d’une nuit dense de rêves impossibles, revenus sans cesse tirer le sang que les veines retiennent de toute leur force.

    Un peu perdu dans les premières lueurs d’un jour non désiré qui impose sa violence par un excès de lumière, de bruits pourtant habituels, du rituel qui tôt ou tard se réalisera comme un destin nié mais impossible à effacer.

    Je ne compterais plus leur nombre, je ne regarderais que la masse globale sans mesurer l’épaisseur, sans rien noter des nouveautés  qui resteront à l’état d’impossibles, sous peine de détruire un peu plus de cette carapace qui ne protège plus assez des inclémences de la vie courante.

    Je promets de détourner les yeux lorsque par hasard nous nous croiseront,  lorsque le vent nous poussera dans la même ornière, lorsque les paroles revêtiront  leur masque ordinaire de choses banales pour éviter d’ouvrir la porte qui ne pourrait plus jamais se refermer.

    © Jorcas


     


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    J’aurais pu naitre ailleurs. Dans une belle ville de province, dans un pays avec un drapeau chantant et des saisons marquées.

    J’aurais pu me contenter des promenades sous la pluie fine du début de l’automne entre la Grande Rue et le quai de la rivière qui coupait en deux les quartiers et classait les habitants.

    La classe moyenne sur une rive, la haute bourgeoisie dans l’autre. Il y avait bien aussi quelques prétendus aristocrates, la vieille mémoire de la ville accrochés aux ruelles entourant l’église, mais ils semblaient tous si vieux que même leurs enfants ne se vantaient pas de leurs armoiries.

    Il y avait aussi quelques familles d’ouvriers dans le quartier neuf construit par le Monsieur autour de son usine. Et des paysans n’ayant que de mauvaises terres qu’ils laissaient en friche pour s’échiner de l’aube au couchant à l’usine. Fallait bien vivre

    En fait de haute bourgeoisie, titre ronflant qu’elle se donnait à elle même, il y avait les habituels notaire, pharmacien, médecin, secrétaire de la préfecture proche, un élu du canton, le maire et quelques commerçants. La classe moyenne était celle des employés, des secrétaires, des commis. Tout cela ne faisait pas grand monde, mais au fond, ce n’était qu’une petite ville perdue dans la campagne de mon pays presque imaginaire.

     

    Je n’ai jamais connu mon père et ma mère n’a jamais voulu m’en parler. C’était comme ça, elle était ma mère et j’étais son fils, point. Nous habitions sur la rive de la classe moyenne, tout à la fin, à la limite presque des pavillons de l’usine. Nous n’avions pas vraiment des amis, juste quelques voisins, des personnes rencontrées chez le boucher ou le boulanger. Mais la ville était si petite que tout le monde savait le nom de tout le monde. Sans se connaître vraiment.

    Petit, lorsque je rentrais seul de l’école, avant que ma mère ne finisse son travail, j’aimais flâner un peu, parcourir les rues et les ruelles, mais surtout aller de la Grande Rue au quai de la rivière ou passaient parfois des mariniers qui ne s’arrêtaient jamais. Les barges allaient jusqu’à l’usine pour y décharger les matériaux qu’elles transportaient et, si c’était déjà tard, restaient amarrées au quai pour la nuit, pour partir très tôt le matin. Dans la journée, elles s’en allaient jusqu’à l’écluse, à quelques kilomètres en aval, pour continuer si possible jusqu’à la grande ville. C’était plus drôle, disaient-ils, que cette petite ville où il n’y avait rien à voir, rien à faire pour un marinier. Et dans la grande ville il y avait toujours un peu de fret à prendre pour payer le retour.

     

    Ce matin, lorsque je suis sorti de la maison tous les passants parlaient de la même chose. Pendant la nuit, quelque chose avait endommagé l’écluse, alors qu’une barge avait déchargé à l’usine tard dans la soirée et n’était pas encore repartie.

    Je l’ai vu venir lentement vers le poste d’amarrage qui tenait lieu de port  chez nous. Je ne connais pas grand chose aux péniches, mais elle me parut jolie, propre, bien entretenue. La cabine était fraichement repeinte, avec des fleurs tout autour et à l’arrière, un vélo était fixé face à la porte de la cabine.

    Une jeune fille, après s’être assuré du bon amarrage, prit un petit chapeau de paille dans la cabine et descendit à terre toute souriante, juste en face de moi. J’avais la respiration coupée, comme face à une apparition dans un rêve. Ce qui la faisait sourire d’avantage, consciente de mon trouble.

    Elle est partie faire quelques courses dans les commerces de la Grande Rue et moi je suis resté planté là, sans bouger, pendant que dans ma tête tourbillonnaient toutes sortes de pensées, les idées le plus folles.
    Les minutes passant, les idées en question ne me semblaient plus aussi folles. Autres que celles que l’on pouvait avoir dans notre coin perdu, mais surtout pas folles. Pour peu que….

     

    La jeune fille revenait des courses avec des paniers chargés et je me suis précipité pour l‘aider à les porter jusqu’à la péniche.

    Une fois tout déchargé elle m’a sourit et m’a dit : Tu viens ?

    Voilà comment je suis devenu marinier dès que l’écluse a été réparée et que l’eau de la rivière a porté la péniche loin, très loin, longtemps,  très longtemps !

     

    © Jorcas

     

     

     


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  • Visiter Sources était pour lui une curiosité intéressante. Mais il ne pourrait pas y séjourner longtemps. Il avait besoin de l'air de la mer, de la vue de l'horizon. Il avait besoin de sentir la violence du vent sur sa figure, de devoir parfois courber le dos pour pouvoir avancer malgré la force, la dureté de la nature.

    Il avait besoin d'être à un endroit favorable lorsque le vent, après avoir éloigné les nuages, laisserait le soleil tanner sa peau, ses oreilles écouter les vagues et deviner, malgré le bruit du roulis, un chant de sirène, la promesse d'un baiser, d'une traversée de la mer d'un seul coup de brasse.


    Il est ainsi. Tout en affirmant haut et fort son athéisme, il adore les veilles églises Romanes. Quelle merveille, l'art des hommes. Quel que soit le sujet qu'il utilise pour s'exprimer, quelle capacité de dépassement, donnant à la moindre pierre, à la moindre superstition un contenu, une force, puisées dans le génie de quelques uns.

    Mais toute la joie qu'il sent devant la beauté extérieure d'un chevet, devant un tympan décoré n'est rien comparée à l'exaltation d'une possible rencontre le lendemain, d'une nouvelle entreprise, d'écrire un nouveau poème, de se brûler encore les mains au feu de la vie.


    Il était vidé mais avait l'impression d'avoir mis les pièces d'un puzzle dans le bon ordre.

    Il avait compris le besoin de solitude, le besoin de distance. Pour pouvoir être en relation avec les autres, il faut être en pleine possession de soi.

    On ne gagne rien à ne pas être soi-même, à ne pas suivre une vocation, à trop craindre la difficulté et ses conséquences. Respecter des contraintes morales dans ses attitudes, dans son comportement, est une chose. Toute autre est de s'insérer dans un cadre prédéfini qui est toujours le résultat d'enjeux de société. Celui-ci est essentiellement du paraître, du factice. Peu d'authentique et peu d'éthique.


    Il avait aussi compris que toutes les blessures cicatrisent. Au delà de l'instant où elles se produisent, leur durée est celle que nous leur accordons. C'est de nous accrocher à la réalité antérieure qui les laisse saignantes trop longtemps.

    Et cela est le résultat de la peur de soi, de la peur de s'assumer indépendamment des autres. S'assumer seul non en niant les autres, mais avant même de les rencontrer, sans leur appui. La relation avec autrui n'est-elle pas plus forte, plus claire, lorsque chacun se tient sur ses jambes, maîtrise son corps et son âme?


    Pour survivre certains s'endurcissent des épreuves subies. Mais s'endurcir est perpétuer la crise, la rendre définitive. Lui sort des crises endolori, renforcé, non endurci.

    Il dépasse une situation une fois comprise, mais la possibilité de refaire les mêmes erreurs est entière. Cette possibilité de nouvelles souffrances est aussi la seule pouvant permettre de nouvelles joies.


    Le soleil chauffait de plus en plus. Il avait passé ses bras autour de la statue et appuyé sa tête sur son dos.

    La chaleur du granit le pénétrait,  parcourant ses veines, jusqu'au fond de lui-même. Ses bras se minéralisaient, s'intégraient au corps de la statue.

    Peut-être par un effet de lumière, les herbes environnantes lui paraissaient de plus en plus hautes. Elles les dépassaient, comme si la statue et lui rapetissaient.

    Il se sentait de plus en plus confondu avec elle, qu'il serrait toujours de ses bras. Il embrassait son dos, vibrant de sa chaleur, la laissant le pénétrer, le métamorphoser, réunir de plus en plus son corps avec le granit

    Sa tête se vidait comme si toute nouvelle pensée était déjà vaine, devenait impossible. Tout était dit.

    L'herbe était devenue gigantesque. Ils étaient entourés de grains de sable de leur taille. La statue et lui faisaient maintenant un seul corps, intimement uni.

    La brise de mer se remit à souffler, faisant danser les hautes herbes et, sur le méandre vide, mélangeant les grains de sable, anciens et nouveau, les uns aux autres.

    Le soleil ne fit aucun bruit en plongeant dans l'eau pour la nuit.

    C'était la fin d'une journée ordinaire.

    © Jorcas



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  • Il faisait à peine jour, le lendemain, lorsqu'il a commencé à raconter à la Statue sa journée passée, tout en massant doucement le dos de granit encore froid.

    Ils étaient réellement seuls. Sa solitude, il pouvait la toucher de ses doigts, sentir son odeur. Sa compagne silencieuse l'aidait à faire la différence entre seul et perdu.

    Il a posé ses mains sur sa taille pour réciter très bas, pour elle seule:

    « Jamais renoncer au rêve

    Jamais renier ce qui n'est pas

    Jamais espérer une trêve

    Jamais craindre la douleur des pas

    Aller toujours l'espoir en bannière

    Aller encore, au défi des ans

    Aller encore vers son être total

    Aller toujours vers son soleil lointain »


    Non, il n'était pas perdu.

    Etait-ce réellement un choix, regarder en arrière ou en avant? S'agit-il plutôt   d'un trait personnel qui vous fait privilégier l'une de ces attitudes plutôt que l'autre. Peut être aussi, fuir l'une plutôt que l'autre. Se réfugier dans les vieilles certitudes où, au contraire, courir vers le Mirage incertain d'autre chose, du différent.

    Et cela vous donne une manière particulière de voir l'autre coté du versant.

    Regarder le passé avec les yeux rivés sur le futur ne peut que le déconsidérer, l'éloigner et réduire sa signification à des événements conduisant à aujourd'hui, sans autre valeur d'apport.

    Penser l'avenir avec le corps accroché au passé, aux souvenirs, ne peut paraître que périlleux, mauvais par ce qu'il comportera nécessairement d'amputation   de   vieilles   réalités, d'absence    de    pratiques    bien rodées, de  changements de comportements, de relations.

    Le présent, selon l'un où l'autre de ces regards, est la dernière étape d'une chute où le départ de la vraie réalisation de soi. C'est la somme des choses déjà perdues ou la joie des prémices d'une aventure.

    Lui voudrait garder le souvenir attendri du passé, sa charge d'expériences et de savoirs, et le cœur plein de la joie de courir à l'aventure.

    Croire qu'en allant de l'avant il pourrait toujours trouver un chemin plus doux, des fleurs plus belles, un air plus chaud.

    C'est son approche. Non vérité, mais simplement choix. Rien que cela: un choix individuel.

    Vérité est le terme le plus trompeur possible. Ses variantes ne sont que formes d'apaiser le doute, l'angoisse du doute.

    Vérité   circonstancielle, provisoire, vue globale ne voyant que des traits assez gros pour ne pas être décontenancé par les contradictions sans fin de la réalité dans le détail, contradictions masquées par la grossièreté du trait

    Vérité révélée, toujours humainement incroyable, indémontrable, irrationnelle, s'imposant par la force ou par la crainte.

    La seule vérité crédible est individuelle et elle s'écrit au passé. Elle est ce que chacun construit jour après jour, pas après pas, par ses choix de vie, actifs et passifs. Par ses actions, ses amours, ses oublis. Par son courage et sa lâcheté.

    Mais c'est avec les deux outils équivoques, vérité provisoire et croyance sans fondement, que chacun navigue dans la vie, s'appuyant tantôt sur l'un tantôt sur l'autre, pour comprendre les obstacles ou pour supporter les injustices et les mauvais coups du sort.

    Le passé et le futur deviennent tantôt l'une tantôt l'autre de ces deux formes à moins d'accepter de côtoyer le vide, le doute, le non solvable. Et d'avoir l'angoisse comme compagne de tous les jours.

                                                                                  ../...

    © Jorcas


     

    Il faisait à peine jour, le lendemain, lorsqu’il a commencé à raconter à la Statue sa journée passée, tout en massant doucement le dos de granit encore froid.

    Ils étaient réellement seuls. Sa solitude, il pouvait la toucher de ses doigts, sentir son odeur. Sa compagne silencieuse l’aidait à faire la différence entre seul et perdu.

    Il a posé ses mains sur sa taille pour réciter très bas, pour elle seule:

    « Jamais renoncer au rêve

    Jamais renier ce qui n’est pas

    Jamais espérer une trêve

    Jamais craindre la douleur des pas

    Aller toujours l’espoir en bannière

    Aller encore, au défi des ans

    Aller encore vers son être total

    Aller toujours vers son soleil lointain »

     

    Non, il n’était pas perdu.

    Etait-ce réellement un choix, regarder en arrière ou en avant? S’agit-il plutôt   d’un trait personnel qui vous fait privilégier l’une de ces attitudes plutôt que l’autre. Peut être aussi, fuir l’une plutôt que l’autre. Se réfugier dans les vieilles certitudes où, au contraire, courir vers le Mirage incertain d’autre chose, du différent.

    Et cela vous donne une manière particulière de voir l’autre coté du versant.

    Regarder le passé avec les yeux rivés sur le futur ne peut que le déconsidérer, l’éloigner et réduire sa signification à des événements conduisant à aujourd’hui, sans autre valeur d’apport.

    Penser l’avenir avec le corps accroché au passé, aux souvenirs, ne peut paraître que périlleux, mauvais par ce qu’il comportera nécessairement d’amputation   de   vieilles   réalités, d’absence    de    pratiques    bien rodées, de  changements de comportements, de relations.

    Le présent, selon l’un où l’autre de ces regards, est la dernière étape d’une chute où le départ de la vraie réalisation de soi. C’est la somme des choses déjà perdues ou la joie des prémices d’une aventure.

    Lui voudrait garder le souvenir attendri du passé, sa charge d’expériences et de savoirs, et le cœur plein de la joie de courir à l’aventure.

    Croire qu’en allant de l’avant il pourrait toujours trouver un chemin plus doux, des fleurs plus belles, un air plus chaud.

    C’est son approche. Non vérité, mais simplement choix. Rien que cela: un choix individuel.

    Vérité est le terme le plus trompeur possible. Ses variantes ne sont que formes d’apaiser le doute, l’angoisse du doute.

    Vérité   circonstancielle, provisoire, vue globale ne voyant que des traits assez gros pour ne pas être décontenancé par les contradictions sans fin de la réalité dans le détail, contradictions masquées par la grossièreté du trait

    Vérité révélée, toujours humainement incroyable, indémontrable, irrationnelle, s’imposant par la force ou par la crainte.

    La seule vérité crédible est individuelle et elle s’écrit au passé. Elle est ce que chacun construit jour après jour, pas après pas, par ses choix de vie, actifs et passifs. Par ses actions, ses amours, ses oublis. Par son courage et sa lâcheté.

    Mais c’est avec les deux outils équivoques, vérité provisoire et croyance sans fondement, que chacun navigue dans la vie, s’appuyant tantôt sur l’un tantôt sur l’autre, pour comprendre les obstacles ou pour supporter les injustices et les mauvais coups du sort.

    Le passé et le futur deviennent tantôt l’une tantôt l’autre de ces deux formes à moins d’accepter de côtoyer le vide, le doute, le non solvable. Et d’avoir l’angoisse comme compagne de tous les jours.

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