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Frère Ludo. 3
Ah ! Dis donc, ce poète
Qui enfile des mots comme des vraies perles
Et saute du coq aux champs
À l’herbe verte sans la moindre beauté
Trainant là sa nudité. Si absente qu’il doit la rêver
La mettre face à son regard de passant rigolard
Face à son sourire jouissif de se savoir le créateur
Le dieu de pacotille de la belle
Qui n’était qu’un cheval
Qui le regardait méfiant
Avant de s’en aller à l’autre bout du champ
Loin de son sourire et de ses rêves
Et de ses soifs jamais comblées
De ses folies ordinaires
Un matin d’un hypothétique printemps
Lorsqu’il coulait sa solitude sur un bout de papier
Le long d’une haie en fil de fer électrifié
Faite pour arrêter les chevaux et les poètes
Même de bon aloi.
Bon sang, vieux frère
Quel joie de lire tes délires
Et de les prendre dans mes mains
Comme s’ils étaient à moi
Ah ! Dis donc, Frère, quel beau poète tu fais !
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