• L’arrière de la Lune

     

    Une année qui commence çà vous interpelle, même si vous vous cachez derrière la grande armoire de Tante-je-ne-sais-plus-le-nom pour faire croire à une absence.

    Le tout c’est de ne pas se laisser aller aux mauvaises habitudes qui peuvent vous conduire à des culs de sac sombres, d’où vous sortez en marchant en arrière de peur de tourner le dos. Mal à l’aise, qui plus est.

    Surtout ne rien promettre. Ne pas jurer de s’améliorer, de faire une prouesse. Ou alors, dites-le pour votre seul for intérieur. Evitez les témoins  qui ne manqueront pas de vous mettre le nez dans la trahison, si par malheur, comme d’habitude, vous oubliez votre parole dès le lendemain.

     

    Moi qui vous parle, j’ai commencé de cette manière ma traversée des planètes.  Mon intention première était de faire un tour sur la Lune, qui, je m’étais laissé dire, avait un arrière inconnu fort présentable, peut être même plus avenant que le devant.

    Ce beau derrière était vraiment  sombre et je me suis perdu comme le premier venu. Mais on m’avait entendu jurer d’y aller  dès que les douze cloches auraient sonné. Je ne pouvais pas me déjuger, j’aurai perdu mon aura de Grand Conquérant.

    Et j’ai continué ma marche.


    J’avais espoir, puisque l’arrière de la Lune était si sombre, de trouver des plus beaux derrières un peu plus loin. Et me voilà d’aérolite en aérolite parti à la recherche d’un envers plus accessible.

    Un grand classique, que de se perdre dans l’espace. Ce n’est pas tellement qu’il soit infini, c’est qu’il n’est pas du tout balisé. Si j’avais été meilleur étudiant, j’aurai su que beaucoup de littérateurs et non des moindres, s’étaient égarés dans l’aventure, qu’il valait mieux trouver autre chose.

     

    Trop tard. J’ai dû descendre sur terre sans preuve du moindre exploit, obligé de laisser dire ceux qui m’avaient entendu crâner, que je n’avais pas su reconnaître le meilleur morceau de la Lune.

    Il y a une morale à la chose : Inventez directement l’histoire telle que vous auriez aimé la vivre. On ne vous croira pas, mais on ne vous croira pas non plus si vous annoncez avoir fait le satellite du satellite aidé seulement de quelques coupes de champagne. Et si ça marche, c’est vous qui rirez le dernier.

    © Jorcas


     

     


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