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    Rouge géranium

    Coucher de soleil

    Silence ardent

     

    Les ailes tournent

    Abeilles gigantesques

    Faisant fuir le vent

     


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    Non, je ne dirai rien pour un si futile motif

    Je n’irai pas jusqu’au bout de l’allée

    Pas plus que de bredouiller une mécréante prière

    Qu’importe, le soleil brille

    C’est beau d’être ignorant. Grand, éloigné et ignorant

    Des petitesses humaines

    Des larmes qui coulent à très mauvais escient

    Des mots forgés pour une autre occasion, lancés au vent qui ne leur convient pas

    Je garderai le silence

    Ne me cacherai pas à l’ombre d’un grand frère

    Innocent de mes fredaines

    Et de mes fréquentations

    Et des tours et détours de mon histoire

    Pourtant, cet ami si proche et si lointain

    Cet inconnu croisé chaque matin

    Ouvrait en grand portes et fenêtres

    Et le portail de son jardin

    Couvert de mauvaises herbes

    Fières d’être enfin utiles à un ancien poète

    Tombé dans l’oubli de nous tous, ses contemporains

    Nous, les ingrats

    Les buveurs de sang frais, le dos tourné

    Nous, qui portons sur nos épaules, en silence, son cercueil transparent

    Lourd de vérités et vide de corps

    L’oubli ayant gardé jusqu’à son ombre

    L’oubli que nous avons forgé chaque matin pluvieux

    Chaque nuit de beuveries

    Autour d’un feu éteint par les crachats

    Je ne lâcherai pas la dernière poignée de terre

    Qui ferai de moi un être convenable pour la circonstance

    Je rentrerai pleurer dans mon cachot

    Où plus personne n’osera vérifier l’état de mes paroles

    Tombées à terre en même temps que son rire

    Car il riait, de tout, de chaque mauvaise manière

    Jusqu’à la date de sa mort

    Marquée dans le sable d’une main inconnue, charitable

    Car mêmes ses pires ennemis sont partis en silence

    Sans comprendre qu’il ne laissait en partage

    Que son mépris

     


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    Force de la retouche sur le cliché

    Garantie du pinceau

    Men-songe

    Imposture, bobard, boniment

    A saute-mouton sur le candide

    Eblouissante camelote

    Griffe de la harpie sous les soies de la fée

    Et les portes s’ouvrirent en grand

    Et on entra dans le cercle de lumière

    Dépouillés, à jamais silencieux, bernés

     


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