• Qui peut-elle être?

    Qui est-elle?

    Un mirage…

                    Un mensonge…

                                    Un rêve…

    Un caillot de mon sang

    Balloté dans une mer démontée

     


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  •  

    Elle tourne autour du sujet, ne se dévoile pas

    Elle sautille de pierre en pierre, comme l’eau au début de sa course

    Elle brille sans se soucier des regards qui pourraient s’accrocher à jamais

    Elle chantonne toujours la même mélodie qui accueille son matin

    Elle ne sait pas qu’il la voit, qu’il parle d’elle, rien que d’elle, encore et encore

    Elle ferme la porte sans tourner la clé et va vers l’espace d’ombre que les mots n’éclaireront jamais

    Il promet de faire bientôt demi-tour, silencieux. Il promet, sobre, le cœur sec 

     


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  • Je ne sais que faire de mes dix mots

    Me taire

    En voilà deux

    Autour de moi

    Les chats

    Veillent

    Me surveillent prudemment

    En deçà des interdits

    Griffent la nuit

    Qui s’étiole

    Derrière les volets

    Indiscrets

    Je déroule

    Les paroles peintes à la bombe

    Sur le mur écaillé

    Déguisé en jeune homme

    A la force du mépris

    Lors d’un arrêt

    Lors d’une fuite

    Lors d’un défi

    Lors d’un coup de folie

    Demain il fera jour

    Disent les sages

    Qui en ont vu d’autres

    Tout au long de leur survie

    Pénible mais efficace

    La preuve : ils sont toujours là

    De l’autre coté du mur

    Ecaillé

    Qui vécut son soir de gloire

    Une nuit sans étoiles

    Et sans témoins gênants

    Amour le dos au mur

    Pourtant

    Le temps s’enroule

    Autours des heures

    Qui meurent sans crier gare

    Aux matins silencieux

    Et incertains

     


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  •  

    Je ne sais pas

    Si je serais un jour un écrivain

    Mais depuis belle lurette

    Un demi-siècle et quelques miettes

    Je suis un écrivant

    Depuis mes fous quinze ans

    Au moins

    Je note et je pianote

    Cahiers

    Feuillets

    Je change bien souvent de format

    Et de langue

    Et de parrain

    Puis je reviens toujours au même endroit

    Je siffle la même rengaine

    Je voudrais dire,

    je voudrais chanter, réciter

    Le temps qui passe

    Et la misère du temps

    Le temps du soleil et de la pluie

    Et le temps de rien

    A l’ombre de mes dieux tutélaires

    Ma seule liturgie

    Je veux dire, mes bouquins

    Plus souvent que souvent

    Je cours toujours derrière un fantôme

    Qui file entre mes doigts

    Qui donne un nom d’emprunt

    Pour passer la barrière

    Trouée

    Pour ne pas montrer ses papiers

    Dépliés

    Sous la lumière crue

    De la lune

    Pour ne pas avouer

    Qui je suis

    Qui il est

    Et pourquoi ?

    Pourquoi donc?

    Comment est-on arrivés là?

    Hier

    Et même avant hier

    J’ai couru les chemins poussiéreux

    Derrière les traces à moitié effacées

    Des fuyards

    Des perdants de guerre

    Je les ai inscrits au registre

    Des âmes en peine

    Tandis que moi

    Je gratte et je gratte encore

    Je tourne autour du pot

    Je le retourne

    Mais il n’y a plus grand chose dedans

    Mes paroles

    Mes points d’interrogation

    Et d’exclamation

    Qui se font la malle

    Sans se faire repérer

    Sans se faire remarquer

    Sans montrer la fameuse Patte blanche

    Tant attendue

    Tant recherchée

    Par les commissaires

    Déchargés de l’affaire

    Et par mes yeux

    Passablement fatigués

    De tremper dans la vase

    Qui ne crache finalement rien

    Ou si peu que c’est pire que rien

    Alors, aujourd’hui encore

    Après moult et moult kilomètres

    Moult livres

    Moult cahiers

    Je m’allonge sur le sable

    Chaud et sec

    Et je recommence 

    Où suis-je ce matin ?

    Comment suis-je arrivé là ?

    Et toute cette histoire

    Apprise avidement

    Tournée et retournée dans ma langue

    Entre mes dents

    Au fond du fond de ma carcasse

    Jamais satisfaite

    Pour dire les yeux bien ouverts

    Je ne sais toujours pas assez sur eux

    Alors, je ne sais rien sur moi

    Pour dire

    Je vais faire encore un petit tour

    Lire deux ou trois ou six livres

    Visiter un autre musée

    Du néant

    Noircir quelques feuilles

    Et signer à l’encre invisible

    -elle a un autre nom que je n’aime pas-

    D’un patronyme puisé dans le marais

    De mes promenades

    Au gré du vent

    Ne riez pas

    Pour moi c’est du sérieux

    Cette quête de la quête

    Ce travail non payé en retour

    D’écrivant

     


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  • Aller accroché aux mots-repères

    Arbre, mer, fontaine

    Bruler un encens imaginaire

    En l’honneur de dieux inexistants

    Figurines de cire

    Portant malheurs et espoirs

    De rive en rive

    De matin en matin

     


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