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    Ils ont pris contact à la suite d’une double annonce dans la section « recherche d’âme sœur » d’un hebdo.

     

    Lui : « Homme mûr, pas assez aimé cherche âme sœur pour correspondance tendre et plus si affinités »

     

    Elle : « Femme encore jeune pas assez aimée cherche âme sœur. Tout si affinité, rien si pas affinité »

     

    Publiés la même semaine dans le même canard, avec des textes plus que proches, la main du destin était manifeste.

     

    Lui a envoyé par la poste une tartine de douze pages.

     

    Elle a envoyé par la poste un numéro de portable.

     

    Lui a répondu par la poste un véritable roman feuilleton enflammé. « Je travaille pour une maison de mode. Je voyage beaucoup. Je suis pris souvent, mais quel plaisir de vous écrire. Je suis dans un endroit sans couverture. Vous téléphonerai dès que possible »

     

    Elle, par la poste : Je suis secrétaire dans un cabinet d’avocats. Tes lettres sont gentilles. Je préfère le téléphone. Quel est ton numéro ?

     

     Lui, par la poste : Le voilà. Mais seulement entre 15h et 19h le reste du temps je suis en visite professionnelle le téléphone coupé.

     

    Elle par téléphone, sur messagerie : Que fais tu ce week-end ?

     

    Lui par la poste : Impossible les week-ends, je dois préparer le travail de la semaine.

     

    Elle par téléphone, sur messagerie : J’ai trois jours libres. Voilà mon adresse. Saute dans le premier train et rejoins-moi. Vient me faire l’amour, rien d’autre !

     

    Lui par téléphone, sur messagerie : Euhhhh, cette semaine  ce n’est pas possible.

    Je dois accompagner ma femme chez sa mère. Et m’occuper des enfants. J’ai promis au voisin d’en bas de réparer la fuite de l’évier….

     

    Elle par téléphone, sur messagerie : Mon chéri, ne te fatigue pas. Raye-moi de ton agenda et prends ton temps à temps plein !

     

    Lui a changé de métier. Fini la vente de dessous coquins en soie, gros et demi-gros. Il est maintenant vendeur de pièces d’usure pour moteurs électriques.

    Elle a changé d’horizon. Plus d’hommes mariés ! Finalement, l’étudiant de la chambre de bonne est beau comme un dieu, suit des cours du soir et ne sait pas écrire deux mots correctement. Et il est à deux étages de distance.

     

    L’hebdo réclame par courrier le paiement d’un supplément pour fonction boite à lettres. Sera crédité en cas de nouvelle annonce. Joint une enveloppe T et un questionnaire d’analyse de satisfaction des clients afin de mieux cibler la rubrique dans le futur.

     

    N’ont plus aucune nouvelle l’un de l’autre. Pas assez d’affinités.

     

    © Jorcas

     


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    Partout c’est la même chose. Le soleil qui se couche allume des feux multicolores. Les enfants s’émerveillent, les amoureux se serrent plus fort et les gens de la ville marchent un peu plus vite pour arriver chez eux avant la nuit.

    Les amoureux restent encore un peu sur place. Ils cherchent la lune. Tout est prétexte pour se tenir par les épaules. Puis, si la nuit est sombre, les baisers sont plus longs. C’est aussi le moment de se raconter. Les histoires de vie sortent alors des mémoires ou de l’imagination. L’image que l’on donne de soi à cette heure-ci ne s’efface plus. Elle colle à la peau quoi qu’il arrive, quoi que l’on puisse dire par la suite, bon ou mauvais.

     

    Presque au bout du mur, à l’angle avec la grande rue, une petite porte peu visible, tant elle est enfoncée dans la pierre, s’ouvre lentement et laisse passer la figure furtive qui s’éloigne chaque soir en direction des terrains vagues. Comme si un habitant de la maison qui dort au fond du jardin s’en allait secrètement à la découverte de mondes neufs, traversant les herbes folles jusqu’à la berge de la rivière.

    C’est le repère des petits animaux, des sans grade, des sans maître, qui regardent craintifs ce corps traverser leur domaine.

    De l’autre coté de l’eau, en haut d’une petite colline, des maisons se cachent parmi les arbres. Une autre ombre descend du promontoire jusqu’à l’autre berge, face à face avec la première. L’eau les sépare et en même temps leur apporte la même mélodie. Une sorte de trait d’union qui efface la distance entre les rives et le silence qui les entoure.

     

    Cela dure depuis des années. Des décennies, peut être. Personne n’a réussi à voir leurs faces, à savoir leur nom, à comprendre pourquoi. Dès que quelqu’un d’autre s’approche, d’un coté ou de l’autre de l’eau, elles disparaissent sans qu’on aperçoive leur course, sans qu’on entende leur respiration saccadée.

    Dans les maisons, celle de la ville et celles de la colline, chacun assure qu’il ne s’agit pas d’un des leurs. Pas de promeneur mystérieux venant du fond de leur jardin assombri par la nuit.

    Les hypothèses et les commérages vont bon train dans la ville. Chaque épicier, chaque boulanger, chaque coiffeur a entendu cent version toutes aussi peu vérifiables. Et aussi anonymes.

    Parfois, des gamins ont monté la garde toute une nuit, puis une autre, puis une autre, jusqu’à ce que le jeu devienne monotone et inutile et qu’ils affirment catégoriquement que tout cela n’est que la plaisanterie de tel ou tel qui a voulu les embarquer dans une excursion nocturne sans autre but que de se moquer d’eux.

     

    Un soir que je me tenais contre la véranda de la maison d’un ami, sur la colline, j’ai vu les deux silhouettes arrivant  de chaque coté de la rive, l’une face à l’autre puis, lorsque le vent s’apaisa, elles roulèrent doucement jusqu’au centre du lit, se fondirent l’une dans l’autre, brasillèrent  dans l’eau sombre comme deux amants puis s’enfoncèrent  parmi les pierres roulées, parmi les grains de sable et les feuilles mortes.

    Je ne sais pas combien de temps après, j’avais perdu la notion de l’heure, deux ombres partirent une de chaque coté, comme elles étaient venues et s’évanouirent chacune dans la maison d’où elle était sortie, comme un habit transparent qui les aurait enveloppé pour les protéger de la nuit.

    Un ami écossais m’a dit que tous les vieux manoirs de son pays vivent en silence, depuis des siècles, la même aventure chaque nuit que la lune fait.

     

    ©Jorcas

     

     


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    Le vent était glacial ce matin.

    Au marché, les vendeurs avaient remis leurs casquettes et autres couvre-chefs et tout un amoncellement de pulls, de chandails, de ponchos. Les premiers froids se moquent du thermomètre, ils sont toujours durement ressentis.

    Un policier faisait le tour des stands, avec une attention particulière pour tous ceux tenus par des basanés, turcs ou autres, par une sorte de reflexe professionnel, mais sans acrimonie. Sa promenade était suffisante pour le bon ordre du marché et ses chefs s’en contentaient, sans trop lui exiger des formes plus agressives. En fin de compte, tout le monde habitait le village et ça ne servait à rien de se pousser du col !

     

    Le Grand Turc, comme d’habitude compensait sa mauvaise maitrise du langage par une amabilité sans bornes. C’était sans doute une part de l’attrait de son stand, en plus de la variété et de la qualité de ses fruits et légumes.

    Mais ce n’était pas assez. Le policier lui souriait, mais pour beaucoup d’autres il était LE Turc. On achetait chez lui parce que c’était bon et moins cher. Mais pour ce qui est du sourire, c’était autre chose.

    Pour moi non plus, ce n’était pas assez. Non que je sois né en Turquie, mais parce que né dans un endroit paumé, sans gloriole, je suis un peu turc sous ma peau à peine moins foncée que la sienne. Je ressens la solidarité du marginalisé et l’amitié intuitive avant même l’idéologie.

     

    Parce que bronzé, parce que marginal, ou les deux à la fois, j’étais glacé et j’imaginais que c’était la même chose pour mon Turc. Réchauffés surtout par les sourires du flic, c’était un comble pour nos qualités. Comme l’ivrogne de Brassens couvert par la pèlerine du gardien de la paix.

    J’en étais là de mes réflexions lorsqu’on a entendu les cris : Au voleur ! Au voleur ! Le policier n’arrivait pas à situer le problème et tournait sur lui-même, sans changer de place, en attendant de voir par où pourrait s’échapper le voleur invisible.

    Des gens, vendeurs ou clients, donnaient des indications toutes contradictoires sur le voleur : grand, petit, blond, brun ; sur la direction qu’il avait prise, vers l’entrée du marché, vers la petite porte latérale. A la place du policier j’aurais été aussi désorienté que lui.

     

    Restait à définir le magot, puisque pour ce qui est du chapardeur, il semblait s’être volatilisé. Enquête faite il avait arraché une saucisse pas encore assez sèche, qui pendait avec d’autres saucissons et congénères sur le devant d’un étal. Pas un grand vol, mais un vol tout de même.

     

    Jamais ce stand n’avait eu autant de monde autour : le policier qui faisait le constat, les clients qui attendaient, les passants qui s’arrêtaient, ceux qui venaient de l’autre bout du marché pour ne pas rater une attraction rare en ces lieux. Même les végétariens venaient suivre la suite peu documentée de l’aventure du charcutier!

     

    Je ne trouvais rien d’intéressant à l’affaire, alors j’ai repris mon chemin, en passant devant le stand du Turc pour lui dire un petit bonjour avant de partir.

    Il avait le sourire des grands jours, bien qu’abandonné par tous les possibles clients partis suivre l’histoire du vol. Il a regardé de tous cotés, m’a fait un clin d’œil et d’un signe m’a indiqué le bas de son étal. La, tranquillement assis sur le sol, un adolescent mal vêtu et pas coiffé depuis longtemps, à l’allure d’un jeune Romanichel affamé, dévorait aussi rapidement qu’il pouvait la fameuse saucisse. A coté de lui, pour son dessert, mon Grand Turc avait poussé trois ou quatre de ses meilleurs fruits.

     

    Je suis resté debout parlant avec mon ami un petit moment, assez long pour donner le temps au gamin de finir sa saucisse, mettre les fruits dans ses poches et repartir lentement, sans attirer l’attention de passants encore groupés à l’autre bout du marché autour du charcutier.

    Il nous a fait un beau sourire en partant. Il avait ça en commun avec le policier.

    Mon grand Turc et moi nous sommes dit au-revoir en nous disant : Ce n’est pas bien d’agir ainsi.

    Vraiment pas bien, mais ça fait plaisir !

     

    © Jorcas

     

     


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    Elle m’a dit : Puisque tu as un moment de libre, écris-moi une petite histoire.

     

    Je suis obligé d’inventer ou je peux broder sur un truc qui m’est arrivé ?

     

    Si tu n’insultes personne de connu, si tu n’en fais une affaire de vengeance, fais comme tu veux, mais dépêche toi, c’est pour l’après diner de ce soir. Quelque chose qui intéresse mes ados.

     

    Ça commence drôlement.

    Le DC9 plongeant entre les massifs rocheux érodés par le vent et la pluie, s’enfonçait dans le canyon. Il est très large mais dans notre vue déformée par le hublot il semblait si étroit que nos mains auraient pu arracher des pierres dans chacune des parois.

    Cette plongée était la plaisanterie ordinaire des pilotes de la ligne. Suivie d’un petit bonjour avec les ailes de l’avion aux copains et surtout copines qui attendaient en bas leur arrivée, tout en offrant une petite frayeur à la nichée de touristes.

    Ce n’était pas sérieux

    Nous n’étions pas dans un pays sérieux. Nous n’étions pas chez un peuple sérieux.

    Mais dans un pays de grande beauté et chez un peuple doux.

     

    Le couple d’amis européens que j’avais invité cette fois faisaient comme le reste des voyageurs, surtout lorsqu’ils ont peur : ils photographiaient à tout va, pour en garder l’image et plus encore pour se donner une contenance.

    En bas, habitués qu’ils étaient aux facéties des pilotes –interdites par le règlement-  personne ne prêtait la moindre attention à l’avion et chacun continuait sa tâche pour être prêts à l’atterrissage, une fois le manège fini.

    Car l’avion ne s’attardait pas et quelque trente ou quarante minutes après l’atterrissage il repartait chercher un nouveau lot de touristes.

     

    J’avais prévu deux promenades, l’une en foret, entrant dans la masse arborée en haut de la colline qui surplombe le village indien, à la hauteur du fleuve avant son déversement dans la cascade. L’autre, après le lac, navigant en pirogue sur le fleuve quelques kilomètres en aval, découvrir les bords de la rivière puis atteindre une deuxième cascade, plus petite mais très belle aussi.

    Enfin, je leur accorderais un peu de temps pour se baigner dans le lac avant de reprendre l’avion. Avec la température de cette région, il fallait bien ce passage pour retrouver un peu de fraîcheur après des promenades qui sont « dures »

    Il y a forêt et Forêt. Celle de ma promenade est de la deuxième catégorie : avec majuscule. Ici il fait chaud, très chaud toute l’année, il pleut 365 jours par an et il n’y a presque pas d’habitants. Surtout pas d’habitants destructeurs. Les quelques indiens qui y vivent sont en symbiose avec la nature et la protègent au lieu de la maltraiter.

    Les arbres, là, comme ceux de la Bourse ne montent pas jusqu’au ciel. Mais ils s’en rapprochent et sont bien plus beaux et plus fournis. Pour peu que des fourmilières s’installent en hauteur, à sept ou huit mètres du sol, dans des arbres qui poussent à quelques centimètres les uns des autres, le soleil est invisible.

    La rivière toute proche et la grande cascade font un bruit sourd, fort, rauque, que la forêt transmet d’arbre en arbre créant une ambiance qui ajoute au mystère. En saison des pluies, lorsque la rivière est proche du débordement, le bruit est tellement fort qu’il est difficile d’entendre même les cris des singes ou des aras.

    Les indiens vivent avec. Les touristes ne vont pas bien loin et très rapidement font marche arrière pour revenir à la clairière. Là le bruit de l’eau se perd dans les nuages au lieu d’être accroché par les arbres et on voit la lumière. Personne ne parlera de peur….Pourtant !

     

    Lot de consolation, j’embarque mon monde sur une pirogue motorisée pour la promenade en aval. La rivière s’élargit et se pacifie. Elle serpente entre les rives mangées par les arbres. C’est le pays des orchidées.

    Au retour ils auront droit à un petit tour par le magasin des indiens où ils prendront, comme tout le monde, quelques paniers tressés et des orchidées, des Fleurs de Mai.

    Mon ami et sa femme boudaient, mais ont fait un grand nombre d’achats, ce qui leur a valu un cadeau, pour un indien, princier : De la poudre de Bachaco.

    Le vendeur indien s’est arrangé pour nous coincer, les deux hommes et nous expliquer son cadeau.

     

    Poudre de Bachaco, poudre d’amour. Ce soir, à la maison.

     

    Qu’est-ce que c’est que cette histoire de poudre d’amour ?

     

    C’est un aphrodisiaque. C’est le cadeau aux jeunes mariés la première nuit. Il a vu que ta femme et toi vous vous faites la tête, alors, comme tu as été un bon client, il t’aide à sa manière.

     

    Et c’est quoi, le Bachaco ? Une plante ?

     

    Pas du tout, c’est une fourmi, une Atta, la fourmi fessue.

     

    Tu te moques de moi ?

     

    Je suis tout à fait sérieux.  Au mois de mai, lors du vol nuptial, les indiens attrapent des reines vierges, les font griller sans les ailes ni les pattes,  puis ils en font  cette poudre. C’est le cadeau de mariage habituel. Tu lui as été vraiment sympathique.

    Profite, car cela ne va pas durer. A force de capturer des reines vierges, le Bachaco est menacé d’extinction. Plus on fait l’amour, moins il y a des Bachacos par ici. Il va falloir trouver autre chose.

     

    Tu t’égares ! Et comment veux tu que j’explique à ma femme que je prends un aphrodisiaque fait par les indiens et avec des fourmis. C’est un coup à me faire larguer. Je savais que ton pays avait une réputation de pays de fous, mais ma parole, tu es contaminé !

     

    Je n’ai pas réussi à le calmer. Nous sommes rentrés par le dernier avion et le soir, lorsque je les ai laissés à leur hôtel, il me regardait encore de travers.

     

    Le lendemain, j’ai été les chercher pour les conduire à l’aéroport. Nous avons failli rater l’avion. Ils étaient en retard.

    En partant, lui m’a dit au-revoir sans trop d’amitié. Elle par contre, très souriante m’a dit à l’oreille. Merci encore ! Nous reviendrons te voir en mai prochain !

     

     

    © Jorcas

     

     

     


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    L’oiseau s’est envolé !

    Juste au moment où j’avais enfin réglé mon objectif et cadré correctement l’endroit où il se posait d’habitude.

    La photo d’animaux, ce n’est pas mon truc. Je me débrouillais mieux avec  les cathédrales et les églises romaines, qui n’ont pas la mauvaise habitude de bouger tout le temps.

    Mais ce n’est pas non plus ma passion.

    Je m’étais mis à la photo au bout de quelques mois de retraite, lorsque j’ai enfin admis que je ne pouvais pas passer mon temps enfermé à lire les bouquins que j’avais acheté en prévision de la retraite, justement.

     

    Avant, j’avais eu une vie professionnelle bien réglée, et maitrisant bien mon métier, je n’avais jamais eu à me poser la question : et maintenant, qu’est-ce que je fais ? Le patron de la boite m’aimait bien, du moins il aimait mon travail et le chef d’atelier, qui était assez nul au boulot prenait un grand plaisir à me trouver toute sorte de travaux à faire dès mon arrivée jusqu’à l’heure du départ. Et même quelques jours au-delà.

    Mais on faisait une bonne équipe : Lui n’aimait pas travailler, mais adorait me donner du travail et moi j’aimais bien faire mon travail pourvu qu’on ne m’emmerde pas pendant et, surtout, que je n’ai pas à chercher quoi faire. On me donne une commande à exécuter, je fais et je passe à la suivante, point final.

     

    C’était pareil à la maison. Ma femme partait avant moi le matin et me laissait deux listes, une avec les courses à faire avant de rentrer, l’autre avec les choses à faire une fois rentré pour que la maison soit bien tenue et le diner en route lorsqu’elle rentrerait, toujours bien après moi. C’était comme avec mon chef d’atelier, je n’avais qu’à bien faire attention à ce qu’il fallait acheter chaque jour et ça me donnait le temps de bavarder avec les commerçants des choses du quartier, de leur boulot, de la vie, quoi !

     

    Quelques mois avant mon anniversaire, mon patron m’a convoqué dans son bureau pour me dire : Mon bon, vous avez fait votre temps ! A la date de votre prochain anniversaire, c’est la quille ! J’ai engagé un petit jeune qui commencera lundi avec vous, comme-ça vous allez me le former avant de partir et après, pour vous, la belle vie !

     

    Ça ne m’a rien fait sur le moment.

    Rentré à la maison avec les courses, j’ai trouvé un mot de ma femme qui me souhaitait un bon anniversaire à l’avance. « Je te le souhaite maintenant parce que après je ne serais plus là. De penser que tu vas prendre ta retraite et que je t’aurais tout le temps sur le dos me rends malade. Donc, je m’en vais et de toutes façons, ça fait longtemps qu’avec ton cousin on se donne du bon temps pendant les vacances, quand tu pars à la pêche, alors, profite pour pêcher, nous on fugue ensemble à l’autre bout du monde »

     

    Ça se présentait bizarrement, mon anniversaire.

    Et je n’avais plus envie d’aller à la pêche. Alors j’ai d’abord lu, puis après je me suis mis à la photo. Et maintenant, je ne sais pas ce que je vais faire. Je suis à la retraite, j’ai tout mon temps, mais je n’ai pas d’idées, alors je m’ennuie

     

    Le crémier, un bon ami à qui je raconte tout, m’a donné une bonne idée : Pour mon anniversaire je vais m’acheter un chien, un gros chien. Il paraît qu’il faut s’en occuper tout le temps, qu’il vient te chercher quand il a envie de sortir et qu’il aime bien regarder la télé avec son maître.

    Lui et moi on fera une bonne équipe. Il paraît que ces gros chiens savent très bien ce qu’ils veulent, alors je lui ferais tous ces caprices. Ça va m’occuper.

     

    © Jorcas

     


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